Le radon est un gaz radioactif naturel, inodore, incolore et inerte chimiquement, issu de la désintégration de l'uranium présent dans les sols et les roches. Il constitue la principale source d'exposition aux rayonnements ionisants pour la population générale et représente la deuxième cause de cancer du poumon après le tabagisme. Ce gaz s'infiltre dans les bâtiments principalement par les fissures, les joints et les passages de canalisations, où il peut s'accumuler jusqu'à atteindre des concentrations dangereuses, particulièrement dans les espaces mal ventilés comme les sous-sols et les rez-de-chaussée.
L'exposition au radon est un problème de santé publique reconnu mondialement. Contrairement à d'autres polluants de l'air intérieur, sa présence n'est pas liée aux activités humaines mais à des facteurs géologiques. Sa concentration varie considérablement selon les régions, en fonction de la nature du sous-sol et des caractéristiques de construction des bâtiments.
La réduction de l'exposition au radon nécessite des mesures spécifiques pour empêcher son infiltration et favoriser son évacuation des espaces intérieurs.
L'exposition au radon présente un risque sanitaire majeur principalement lié à ses descendants radioactifs à vie courte (polonium, bismuth, plomb) qui, une fois inhalés, se déposent dans les poumons et émettent des rayonnements alpha. Ces rayonnements peuvent endommager l'ADN des cellules pulmonaires et conduire à des mutations précancéreuses.
Le radon est classé cancérigène certain (groupe 1) par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC). Il est responsable de 3 000 à 5 000 décès par cancer du poumon chaque année en France, soit environ 10% des cas. Le risque augmente proportionnellement avec la concentration en radon et la durée d'exposition. Ce risque est considérablement amplifié (effet synergique multiplicatif) chez les fumeurs et les ex-fumeurs.
L'exposition prolongée au radon peut également contribuer à l'apparition d'autres pathologies respiratoires comme l'emphysème ou la fibrose pulmonaire, bien que ces liens soient moins solidement établis que celui avec le cancer du poumon.
La présence de radon dans votre habitat dépend principalement de facteurs géologiques et des caractéristiques de votre bâtiment :
La mesure de la concentration en radon est le seul moyen fiable de déterminer si votre habitation est concernée. En Europe, les niveaux d'action se situent généralement entre 100 et 300 Bq/m³ (becquerels par mètre cube).
Le radon est présent partout à la surface du globe, mais à des concentrations très variables. Les zones granitiques, volcaniques ou riches en uranium présentent généralement des niveaux plus élevés. Même dans les régions classées à faible potentiel, certains bâtiments peuvent présenter des concentrations importantes en raison de caractéristiques géologiques locales ou de particularités de construction. Seule une mesure peut déterminer avec certitude le niveau d'exposition dans votre logement.
La plupart des pays disposent de cartographies du potentiel radon consultables en ligne ou auprès des autorités locales. En France, l'IRSN propose une carte du potentiel radon classant les communes en trois catégories. Au Luxembourg, le service géologique national fournit des informations similaires. Ces cartes donnent une indication du risque à l'échelle communale, mais des variations importantes peuvent exister à l'échelle d'un quartier ou même entre deux maisons voisines.
L'exposition au radon ne provoque aucun symptôme immédiatement perceptible : ce gaz est inodore, incolore et n'entraîne ni irritation, ni réaction allergique. Les effets sanitaires, principalement le cancer du poumon, n'apparaissent qu'après plusieurs années ou décennies d'exposition. C'est pourquoi la mesure préventive est cruciale, même en l'absence de tout symptôme.
Le radon est principalement associé au cancer broncho-pulmonaire, et plus particulièrement aux carcinomes épidermoïdes et au cancer du poumon à petites cellules. Cependant, il peut contribuer au développement de divers types histologiques de cancer pulmonaire. Le facteur déterminant n'est pas tant le type de cancer que la dose cumulée d'exposition et sa combinaison avec d'autres facteurs de risque, notamment le tabagisme.
Les kits de détection passive (dosimètres) disponibles dans le commerce peuvent fournir une première indication utile s'ils sont utilisés correctement et analysés par un laboratoire accrédité. Pour une mesure précise et officielle, privilégiez les dispositifs fournis par des organismes agréés. Les détecteurs électroniques grand public donnent des lectures instantanées qui peuvent aider à identifier les variations, mais ne remplacent pas une mesure intégrée sur plusieurs mois pour évaluer l'exposition moyenne.
La ventilation constitue une première approche efficace pour réduire les concentrations modérées de radon. Cependant, elle peut s'avérer insuffisante dans les cas de concentrations élevées (>1000 Bq/m³) ou lorsque la source d'infiltration est importante. Dans ces situations, des mesures complémentaires d'étanchéification ou des systèmes de dépressurisation du sol sont généralement nécessaires. L'approche la plus efficace combine souvent plusieurs techniques adaptées aux spécificités du bâtiment
Un plancher en bois avec vide sanitaire bien ventilé peut réduire l'infiltration directe du radon. Cependant, ce n'est pas une garantie absolue, car le gaz peut s'infiltrer par d'autres voies : murs en contact avec le sol, passages de canalisations, ou remonter par capillarité dans certains matériaux. De plus, un vide sanitaire mal ventilé peut au contraire devenir un réservoir à radon. Une mesure reste nécessaire pour évaluer votre exposition réelle.
Oui, le radon peut se dissoudre dans l'eau, particulièrement celle provenant de sources souterraines (puits, forages). Lors de l'utilisation de cette eau (douche, vaisselle), le radon est libéré dans l'air. L'eau issue de réseaux de distribution publique présente généralement des concentrations faibles en raison du dégazage naturel lors du traitement et du transport. Le risque est plus significatif pour les habitations utilisant des puits privés en zone granitique.
Contrairement à certaines croyances, les plantes d'intérieur n'ont pas d'effet significatif sur les concentrations de radon. Étant un gaz noble inerte, le radon n'est pas métabolisé par les plantes. Bien que certains végétaux puissent contribuer à améliorer la qualité de l'air en filtrant certains polluants, ils n'offrent pas de solution pour la problématique spécifique du radon.
Le déménagement est rarement nécessaire, même en cas de concentration élevée. Dans la grande majorité des cas, des solutions techniques existent pour réduire efficacement les niveaux de radon à des valeurs acceptables. Ces interventions peuvent aller de simples améliorations de la ventilation à des travaux plus conséquents selon la gravité de la situation. Si vous êtes locataire, signalez le problème à votre propriétaire qui a l'obligation de garantir un logement ne présentant pas de risque pour la santé.