Les oxydes d'azote (NOₓ) constituent une famille de gaz comprenant principalement le monoxyde d'azote (NO) et le dioxyde d'azote (NO₂). Ces composés se forment lors de combustions à haute température, notamment dans les moteurs à combustion, les centrales électriques et les appareils de chauffage. En intérieur, leurs sources principales sont les appareils à gaz, le tabagisme et l'infiltration de pollution extérieure. Le NO₂, de couleur brun-rougeâtre et à l'odeur âcre, est le plus préoccupant pour la santé humaine parmi les NOₓ.
Les NOₓ sont des polluants irritants qui attaquent les voies respiratoires. Le NO₂ peut pénétrer profondément dans les poumons en raison de sa faible solubilité dans l'eau. Des études épidémiologiques ont démontré une association entre l'exposition chronique aux NOₓ et le développement de pathologies respiratoires comme l'asthme ou la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO). Ces polluants contribuent également à la formation d'ozone troposphérique et de particules fines secondaires.
La réduction de l'exposition aux NOₓ passe par l'entretien régulier des appareils à combustion, la mise en place de systèmes d'évacuation efficaces et une ventilation adéquate des espaces intérieurs.
Les oxydes d'azote, en particulier le dioxyde d'azote (NO₂), représentent un risque significatif pour la santé respiratoire. À court terme, l'exposition peut provoquer une irritation des voies respiratoires, une augmentation de la réactivité bronchique, des crises d'asthme et une sensibilité accrue aux allergènes respiratoires. Une exposition aiguë à des concentrations élevées peut entraîner un œdème pulmonaire et des lésions alvéolaires.
À long terme, l'exposition chronique aux NOₓ est associée au développement et à l'aggravation de pathologies respiratoires comme l'asthme et la BPCO. Des études récentes suggèrent également des liens avec une diminution de la fonction pulmonaire chez les enfants, une incidence accrue d'infections respiratoires et un risque plus élevé de sensibilisation allergique. Des recherches épidémiologiques indiquent que l'exposition prolongée au NO₂ pourrait contribuer à l'apparition de maladies cardiovasculaires et réduire l'espérance de vie.
L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a classé le NO₂ comme un polluant prioritaire et a établi des valeurs guides d'exposition à ne pas dépasser pour protéger la santé publique.
Pratiquement tous les environnements intérieurs peuvent contenir des oxydes d'azote à des niveaux variables. Les principales sources intérieures incluent :
Les concentrations de NO₂ peuvent être particulièrement élevées dans les cuisines équipées de cuisinières à gaz mal ventilées, pouvant atteindre des niveaux 2 à 3 fois supérieurs aux valeurs guides pendant la cuisson. Les logements situés à proximité d'axes routiers à fort trafic présentent également des niveaux souvent plus élevés due à l'infiltration de pollution extérieure.
Les deux polluants présentent des dangers différents. Le CO est plus immédiatement mortel à forte concentration car il empêche le transport d'oxygène dans le sang. Les NOₓ sont principalement des irritants respiratoires avec des effets à plus long terme sur la santé pulmonaire. La différence majeure est que le CO est inodore et indétectable sans appareil spécifique, tandis que le NO₂ peut être détecté par son odeur caractéristique à des concentrations relativement basses. Les deux polluants nécessitent des précautions strictes quant aux appareils à combustion.
Il n'existe pas de méthode visuelle fiable. Une flamme jaune ou orange plutôt que bleue peut indiquer une combustion incomplète, mais cela signale principalement une production de CO plutôt que de NOₓ. Les signes indirects peuvent inclure des traces de suie autour des brûleurs ou une condensation excessive sur les fenêtres. Le moyen le plus fiable reste l'utilisation d'un détecteur de NO₂ ou une mesure professionnelle. Un entretien annuel par un professionnel est essentiel pour garantir le bon fonctionnement de l'appareil.
Cela dépend fortement de la localisation et des sources intérieures. En zone urbaine à fort trafic, les concentrations extérieures en NOₓ sont généralement élevées. Cependant, dans une cuisine équipée d'une cuisinière à gaz sans hotte aspirante efficace, les concentrations intérieures peuvent dépasser significativement les niveaux extérieurs pendant et après la cuisson. Les études montrent que les pics de concentration pendant la cuisson peuvent être 3 à 4 fois supérieurs aux niveaux extérieurs dans des zones urbaines modérément polluées.
Contrairement à certaines idées reçues, les plantes d'intérieur n'ont qu'une capacité très limitée à filtrer les NOₓ dans des conditions domestiques normales. Quelques études en laboratoire ont montré une certaine absorption, mais il faudrait une véritable jungle intérieure pour obtenir un effet significatif. Les plantes contribuent davantage à la réduction du CO₂ et de certains COV qu'à celle des NOₓ. La ventilation et la réduction des sources restent les moyens les plus efficaces de contrôler les niveaux de NOₓ.
Les hottes à recyclage (sans évacuation extérieure) sont peu efficaces contre les NOₓ. Elles fonctionnent généralement avec des filtres à charbon actif qui capturent principalement les odeurs et certains COV, mais ont une efficacité limitée sur les gaz comme les NOₓ. Pour une protection efficace, une hotte avec évacuation extérieure est nettement préférable, car elle expulse directement les polluants à l'extérieur plutôt que d'essayer de les filtrer.
Des études épidémiologiques ont effectivement établi un lien entre l'utilisation de cuisinières à gaz et un risque accru d'asthme chez les enfants. Une méta-analyse publiée dans l'International Journal of Epidemiology a montré une augmentation de 42% du risque de symptômes asthmatiques actuels chez les enfants vivant dans des foyers utilisant le gaz pour la cuisson. Ce risque est attribué principalement à l'exposition aux NOₓ, mais d'autres polluants issus de la combustion peuvent également contribuer à cet effet.
Non, les détecteurs de monoxyde de carbone standards ne détectent pas les NOₓ. Ils utilisent des technologies spécifiques au CO et ne réagiront pas à la présence de NO ou de NO₂. Il existe des détecteurs combinés CO/NO₂ ou des détecteurs spécifiques de NO₂, mais ils sont distincts des détecteurs de CO classiques. Pour une protection complète dans un logement équipé d'appareils à combustion, l'idéal est d'installer à la fois un détecteur de CO (obligatoire dans de nombreux pays) et un détecteur de NO₂.
Les études montrent que les concentrations de NOₓ diminuent significativement au-delà de 200 mètres d'une route à fort trafic. Dans les 50 premiers mètres, les concentrations peuvent être jusqu'à 3-4 fois supérieures au fond urbain. Entre 100 et 200 mètres, l'influence reste perceptible mais atténuée. Ces distances peuvent varier selon la configuration urbaine, la présence de bâtiments, la direction des vents dominants et le volume de trafic. Des haies denses entre la route et l'habitation peuvent également réduire modérément les concentrations.
La réversibilité dépend de la durée et de l'intensité de l'exposition, ainsi que de l'âge et de l'état de santé initial. Pour des expositions aiguës modérées, les effets irritatifs sont généralement réversibles en quelques jours après cessation de l'exposition. Pour des expositions chroniques ayant entraîné des pathologies comme l'asthme, l'arrêt de l'exposition peut stabiliser la maladie et améliorer les symptômes, mais certaines altérations pulmonaires peuvent persister. Chez les enfants, dont le système respiratoire est en développement, les conséquences d'une exposition prolongée peuvent être plus durables.
Des controverses existent sur ce point. L'OMS a récemment révisé ses valeurs guides à la baisse (10 µg/m³ en moyenne annuelle pour le NO₂), reconnaissant des effets sanitaires à des concentrations plus faibles qu'estimé précédemment. Certains experts estiment que même ces nouvelles valeurs pourraient être insuffisamment protectrices pour les populations les plus vulnérables. Les réglementations nationales n'ont pas toutes intégré ces nouvelles recommandations, créant un décalage entre les connaissances scientifiques actuelles et les normes en vigueur dans certains pays.