Humidité excessive 

seche linges humidite excessive cuisine llucs air qai interieur luxembourg
Source : freepik.com
L'humidité excessive : impacts sur la santé, détection, prévention et solutions efficaces pour un environnement intérieur sain. Expertise du Laboratoire luxembourgeois de contrôle sanitaire.
Partager l'information

L'humidité excessive représente l'un des problèmes les plus communs et sous-estimés dans les espaces intérieurs. Caractérisée par un taux d'humidité relative supérieur à 60% de façon persistante, elle constitue un facteur de risque majeur pour la qualité de l'air intérieur et l'intégrité du bâti. L'humidité peut provenir de sources externes (infiltrations, remontées capillaires) ou internes (activités quotidiennes, respiration, transpiration). En l'absence de ventilation adéquate, elle favorise le développement de contaminants biologiques et dégrade les matériaux de construction.

Des niveaux d'humidité inadaptés sont associés à divers problèmes de santé, principalement respiratoires, comme l'asthme, les rhinites allergiques et les infections respiratoires. Ils facilitent également la prolifération d'allergènes (acariens, moisissures) et peuvent contribuer à l'émission accrue de certains polluants chimiques par les matériaux humides.

La maîtrise de l'humidité intérieure, avec un taux idéal compris entre 40% et 60%, passe par une ventilation efficace, une isolation thermique adaptée et le contrôle des sources d'humidité.

Type de polluant

Facteur physique favorisant les polluants biologiques

Quel est le risque ?

L'humidité excessive entraîne des risques sanitaires considérables à travers plusieurs mécanismes. Elle favorise avant tout la croissance de moisissures et champignons dont les spores, allergènes et mycotoxines peuvent provoquer des réactions allergiques, des irritations des muqueuses et des infections respiratoires. Elle crée également un environnement propice à la prolifération des acariens, responsables d'allergies chez les personnes sensibles.

Sur le plan respiratoire, l'exposition chronique à un environnement humide est associée à un risque accru d'asthme (développement et exacerbation), de bronchite chronique et d'infections des voies respiratoires. L'Organisation Mondiale de la Santé estime qu'environ 15% des cas d'asthme pourraient être attribuables à l'humidité intérieure excessive.

En outre, l'humidité élevée peut catalyser l'émission de formaldéhyde et d'autres COV à partir des matériaux de construction et du mobilier, entraînant des expositions plus importantes à ces polluants chimiques. Des études récentes suggèrent également des liens entre exposition à l'humidité excessive et effets neurologiques comme la fatigue chronique, les troubles de la concentration et les maux de tête.

Suis-je concerné ?

L'humidité excessive peut affecter tout type de logement, mais certains facteurs augmentent significativement le risque :

Caractéristiques du bâtiment :

  • Logements anciens présentant des défauts d'étanchéité ou d'isolation thermique
  • Habitations en sous-sol ou partiellement enterrées
  • Bâtiments dans des zones à forte pluviométrie ou à proximité de cours d'eau
  • Logements avec ventilation insuffisante ou défectueuse
  • Appartements à forte densité d'occupation
  • Constructions récentes insuffisamment séchées avant occupation

Sources d'humidité quotidiennes :

  • Cuisine : cuisson, ébullition d'eau (1 à 2 litres de vapeur d'eau/jour)
  • Salle de bain : douches, bains (environ 0,5 litre/personne/jour)
  • Activités humaines : respiration, transpiration (environ 1 litre/personne/jour)
  • Séchage du linge à l'intérieur (jusqu'à 5 litres par machine)
  • Aquariums, plantes d'intérieur abondantes (évapotranspiration)
  • Utilisation d'humidificateurs sans contrôle

Signes visibles d'humidité excessive :

  • Condensation fréquente sur les fenêtres et surfaces froides
  • Odeur de moisi ou de renfermé
  • Taches noirâtres ou verdâtres sur les murs et plafonds
  • Papier peint qui se décolle, peinture qui cloque
  • Meubles présentant des marques d'humidité ou moisissures
  • Boiseries qui se déforment ou pourrissent

Les mesures d'humidité relative supérieures à 60% de façon persistante indiquent un problème potentiel. Un hygromètre permet de vérifier facilement ce paramètre.

Que faire ?

Prévention et contrôle des sources d'humidité

  • Assurez une ventilation adéquate pendant et après les activités produisant de la vapeur d'eau (cuisine, douche)
  • Évitez de faire sécher le linge à l'intérieur ou utilisez un sèche-linge correctement ventilé
  • Limitez le nombre de plantes d'intérieur dans les pièces à problème
  • Couvrez les casseroles pendant la cuisson pour réduire la vapeur
  • Vérifiez l'état des canalisations, robinets et joints pour prévenir les fuites
  • Surveillez régulièrement les zones à risque (sous-sols, combles) pour détecter rapidement tout problème

Ventilation et déshumidification

  • Aérez quotidiennement votre logement au minimum 15 minutes, même en hiver
  • Assurez-vous du bon fonctionnement de votre système de ventilation (VMC)
  • Nettoyez régulièrement les bouches d'aération et les filtres
  • Utilisez un déshumidificateur dans les pièces problématiques pour maintenir un taux d'humidité entre 40% et 60%
  • Dans les pièces humides, laissez les portes ouvertes après utilisation pour favoriser la circulation d'air
  • Évitez de boucher les grilles d'aération

Isolation et chauffage

  • Améliorez l'isolation thermique des murs extérieurs pour éviter les ponts thermiques
  • Chauffez suffisamment et régulièrement l'ensemble du logement (minimum 16°C)
  • Évitez les chauffages d'appoint à combustion qui produisent de la vapeur d'eau
  • Installez une ventilation mécanique contrôlée adaptée (simple flux ou double flux)
  • Traitez les remontées capillaires par des solutions d'étanchéité adaptées

Traitement des surfaces contaminées

  • Nettoyez les petites zones de moisissures (moins de 1 m²) avec une solution d'eau javellisée diluée (1 part pour 9 parts d'eau)
  • Portez des gants, un masque et des lunettes de protection lors du nettoyage
  • Pour les surfaces importantes, faites appel à un professionnel
  • Remplacez les matériaux poreux contaminés (plaques de plâtre, isolants, tapis) qui ne peuvent être correctement nettoyés

Populations vulnérables

Enfants, personnes âgées et femmes enceintes

  • Enfants : système immunitaire et respiratoire en développement, risque accru d'asthme et d'allergies
  • Nourrissons : plus vulnérables aux infections respiratoires en présence de moisissures
  • Femmes enceintes : exposition associée à un risque accru de complications de grossesse et d'asthme chez l'enfant à naître
  • Personnes âgées : système immunitaire affaibli, difficulté à réguler la température corporelle, perception réduite des odeurs de moisissure

Personnes souffrant de pathologies préexistantes

  • Asthmatiques : exacerbation des crises d'asthme, aggravation des symptômes respiratoires
  • Personnes souffrant de BPCO : détérioration de la fonction pulmonaire
  • Allergiques : augmentation des réactions allergiques (rhinites, conjonctivites)
  • Immunodéprimés : risque accru d'infections fongiques potentiellement graves
  • Personnes atteintes de maladies pulmonaires chroniques : aggravation des symptômes
  • Personnes souffrant de sinusites chroniques : exacerbation des inflammations sinusales

Conseils spécifiques pour ces populations

  • Maintenir un taux d'humidité optimal (40-50%) dans les chambres et espaces de vie
  • Installer des hygromètres dans les pièces principales pour surveiller régulièrement le niveau d'humidité
  • Éviter de dormir dans des pièces présentant des signes visibles d'humidité ou de moisissures
  • Consulter rapidement un médecin en cas d'apparition ou d'aggravation de symptômes respiratoires
  • Envisager un relogement temporaire pendant les travaux d'assainissement importants
  • Faire inspecter régulièrement le logement par un professionnel qualifié

Interactions avec d'autres polluants

Effets synergiques

  • Humidité et allergènes : augmentation significative de la production d'allergènes d'acariens et de moisissures
  • Humidité et COV : accélération de l'émission de formaldéhyde et autres COV des matériaux de construction
  • Humidité et bactéries : création de biofilms sur les surfaces humides favorisant la résistance aux désinfectants
  • Interaction avec les particules : l'humidité peut favoriser l'agglomération de particules fines et modifier leur comportement dans l'air intérieur

Réactions chimiques potentielles

  • Hydrolyse de certains matériaux en présence d'humidité, libérant des composés potentiellement toxiques
  • Dégradation accélérée des matériaux de construction pouvant libérer divers polluants secondaires
  • Formation d'acides à partir de polluants atmosphériques en présence d'humidité élevée
  • Corrosion des métaux pouvant libérer des particules métalliques dans l'air intérieur

Risques cumulatifs

  • Effet combiné de l'humidité, des moisissures et des allergènes d'acariens sur le système respiratoire
  • Exposition simultanée aux mycotoxines et aux COV pouvant amplifier les effets neurotoxiques
  • Interaction entre bactéries et moisissures dans des environnements humides créant des écosystèmes microbiens complexes
  • Accumulation de contaminants dans les réservoirs d'eau des systèmes de ventilation mal entretenus

Variations saisonnières

Influence des conditions météorologiques

  • Humidité relative extérieure : influence directe sur l'humidité intérieure, particulièrement dans les logements mal isolés
  • Température : condensation accrue sur les surfaces froides en période hivernale (ponts thermiques)
  • Précipitations : augmentation des infiltrations et remontées capillaires en périodes pluvieuses prolongées
  • Neige fondante : risque accru d'infiltrations par les toitures et fondations

Périodes critiques dans l'année

  • Automne-hiver : chauffage créant un écart de température important entre intérieur et extérieur, favorisant la condensation
  • Transition saisonnière printemps : humidité résiduelle hivernale combinée à la hausse des températures, favorisant le développement de moisissures
  • Saison des pluies : augmentation des infiltrations et de l'humidité ascensionnelle
  • Canicules : combinaison d'humidité et chaleur extrême créant des conditions idéales pour la prolifération de moisissures

Adaptations saisonnières des précautions

  • Hiver : aérer malgré le froid, maintenir un chauffage homogène, éviter les écarts de température entre pièces
  • Été : utiliser la climatisation avec fonction déshumidification, aérer tôt le matin et tard le soir
  • Périodes pluvieuses : intensifier la surveillance des zones à risque (sous-sols, combles)
  • Mi-saisons : période idéale pour les travaux d'assainissement et d'isolation thermique

Foire Aux Questions (FAQ)

Vous avez des questions fréquemment posées ?

Consultez notre Foire Aux Questions (FAQ) pour trouver des réponses aux questions courantes. Si vous ne trouvez pas la réponse que vous cherchez, n'hésitez pas à nous contacter directement.
  • Comment distinguer un problème de condensation d'un problème d'infiltration ?

    La condensation apparaît généralement sur les surfaces froides (vitres, murs extérieurs), forme des gouttelettes d'eau et varie selon les conditions météorologiques et les activités intérieures. Les infiltrations se manifestent par des taches persistantes, souvent brunâtres, qui s'agrandissent progressivement et restent humides même par temps sec. La condensation s'observe principalement en hiver, tandis que les infiltrations peuvent apparaître toute l'année, notamment après des pluies.

  • Un déshumidificateur peut-il régler tous les problèmes d'humidité ?

    Non, un déshumidificateur est une solution temporaire ou complémentaire, mais ne résout pas les causes structurelles comme les infiltrations, remontées capillaires ou défauts d'isolation. Il peut soulager les symptômes en réduisant le taux d'humidité, mais consomme beaucoup d'électricité s'il fonctionne en continu. Pour une solution durable, il faut identifier et traiter la source d'humidité, améliorer l'isolation thermique et assurer une ventilation adéquate.

  • Est-il préférable d'aérer même par temps humide ?

    Oui, même par temps humide, aérer reste bénéfique car l'air extérieur, même humide, contient généralement moins de polluants que l'air intérieur confiné. De plus, l'air extérieur est souvent plus facile à chauffer que l'air intérieur saturé en humidité. Privilégiez toutefois des aérations courtes (5-10 minutes) aux heures les moins humides de la journée et assurez-vous que votre système de chauffage fonctionne correctement pendant ces périodes.

  • L'humidité peut-elle affecter la structure du bâtiment à long terme ?

    Absolument. L'humidité excessive peut causer des dommages structurels considérables : pourrissement des éléments en bois, corrosion des armatures métalliques dans le béton, efflorescence et désagrégation des maçonneries, décollement des revêtements, déformation des matériaux. Ces dégradations progressent souvent de façon invisible avant d'apparaître sous forme de dommages importants. Une humidité persistante peut réduire significativement la durée de vie d'un bâtiment et entraîner des coûts de réparation élevés.

  • Comment savoir si les moisissures présentes sont dangereuses pour la santé ?

    Toutes les moisissures visibles doivent être considérées comme potentiellement problématiques pour la santé, indépendamment de leur couleur ou aspect. Certaines produisent des mycotoxines particulièrement nocives, mais il est impossible de déterminer leur toxicité à l'œil nu. L'étendue de la contamination est un facteur de risque plus important que le type de moisissure. Pour des surfaces supérieures à 1 m² ou en cas de symptômes persistants, consultez un professionnel pour une évaluation et un prélèvement.

  • Les plantes d'intérieur augmentent-elles l'humidité de façon significative ?

    Les plantes contribuent à l'humidité ambiante par évapotranspiration, mais leur impact varie considérablement selon l'espèce, la taille, la quantité d'arrosage et le nombre de plantes. En général, quelques plantes n'augmentent pas significativement l'humidité dans une pièce bien ventilée. Cependant, de nombreuses plantes dans un espace confiné peuvent accroître notablement le taux d'humidité. Certaines espèces tropicales (fougères, philodendrons) libèrent davantage d'humidité que les cactus ou plantes grasses.

  • Le chauffage au bois augmente-t-il l'humidité intérieure ?

    Contrairement aux idées reçues, le chauffage au bois bien conduit ne contribue pas significativement à l'humidité intérieure, car la combustion se fait en circuit fermé et les gaz sont évacués par le conduit de cheminée. Cependant, le bois de chauffage mal séché (taux d'humidité supérieur à 20%) peut libérer de la vapeur d'eau pendant la combustion. De plus, certains poêles à bois ou inserts mal réglés peuvent créer des conditions de condensation si la température des fumées est trop basse.

  • Comment traiter l'humidité dans une maison ancienne sans dénaturer son caractère ?

    Les maisons anciennes fonctionnent souvent selon un équilibre hygrométrique différent des constructions modernes, avec des matériaux perméables à la vapeur d'eau. Pour préserver leur caractère tout en contrôlant l'humidité :

    • Privilégiez les enduits traditionnels à la chaux ou à l'argile qui régulent naturellement l'humidité
    • Évitez les revêtements étanches (certaines peintures plastiques, papiers vinyles) qui emprisonnent l'humidité
    • Installez une ventilation douce adaptée aux bâtiments anciens
    • Traitez les remontées capillaires par des techniques non invasives (drainage, injection d'hydrofuges)
    • Maintenez un chauffage régulier, même à basse température, plutôt que des cycles chaud/froid
  • L'humidité excessive peut-elle affecter les appareils électroniques ?

    Oui, l'humidité peut endommager significativement les appareils électroniques en favorisant l'oxydation des composants, créant des courts-circuits et accélérant la corrosion des connexions. Les appareils les plus sensibles sont les ordinateurs, téléviseurs, systèmes audio et consoles de jeux. Les signes d'exposition à l'humidité incluent la corrosion visible, un fonctionnement erratique ou des dysfonctionnements inexpliqués. Pour protéger vos appareils, maintenez un taux d'humidité inférieur à 60% dans les pièces où ils se trouvent et évitez de les placer près de sources d'humidité.

  • Quelle est la différence entre un hygromètre et un humidistat ?

    Un hygromètre est un instrument de mesure qui affiche simplement le taux d'humidité relative dans l'air. Un humidistat combine cette fonction de mesure avec un système de contrôle, similaire à un thermostat pour la température. Il permet de régler un niveau d'humidité cible et peut commander automatiquement des appareils comme un déshumidificateur ou une VMC. Les humidistats sont intégrés dans certains déshumidificateurs de qualité et systèmes de ventilation avancés, permettant de maintenir un taux d'humidité optimal sans intervention manuelle constante.

Les autres polluants à surveiller

LLuCS Logo 1
Le Laboratoire Luxembourgeois de Contrôle Sanitaire (LLuCS) est l'expert incontournable en analyses sanitaires, couvrant alimentation, eau, hygiène, et qualité de l'air intérieur (QAI) depuis sa création. Découvrez nos services complets, du prélèvement sur site à l'assistance technique, conçus pour garantir votre sécurité sanitaire.
27 Rue Henri Koch,
L-4354 Esch-sur-Alzette
Itinéraire +352 288 376 300
info@llucs.lu
Lun.-Ven. 08:00-17:00
Connectez-vous pour consulter vos résultats et enregistrer vos échantillons en toute simplicité.
Consultez vos échantillons
llucs labportal app
linkedin facebook pinterest youtube rss twitter instagram facebook-blank rss-blank linkedin-blank pinterest youtube twitter instagram