Depuis plusieurs années, la pollution de l'eau par les substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS) ainsi que par le trifluoroacétate (TFA) est un sujet d'inquiétude croissant au Luxembourg et en Europe. Face aux enjeux environnementaux et sanitaires, les autorités luxembourgeoises renforcent leur surveillance et adaptent leurs réglementations pour limiter l'impact de ces substances sur l'écosystème et la santé humaine.
Le TFA (trifluoroacétate) est un produit de dégradation persistant issu de plusieurs substances industrielles et phytosanitaires. Très soluble dans l’eau, il se propage rapidement et s’accumule dans l’environnement, notamment dans les eaux de surface et souterraines. Depuis 2023, le Luxembourg a mis en place un dispositif de surveillance de la présence du TFA dans l'eau potable, révélant des concentrations pouvant atteindre 900 nanogrammes par litre.
Si ces niveaux restent actuellement en deçà des seuils de risque connus, les autorités luxembourgeoises, en collaboration avec la Direction de la santé et les fournisseurs d’eau potable, mettent en place des mesures de précaution pour éviter une augmentation de ces concentrations dans l’eau destinée à la consommation humaine (EDCH).
Les PFAS, utilisés dans de nombreux produits industriels et de consommation courante, sont des polluants persistants qui se dégradent très peu dans l’environnement. Leur présence dans l’eau potable constitue un défi majeur, car les techniques classiques de traitement des eaux usées ne permettent pas toujours d’éliminer efficacement ces substances.
Depuis 2023, une campagne d’analyses a été menée par l’Administration de la gestion de l’eau (AGE) pour évaluer la présence des PFAS dans l’eau potable distribuée. Les résultats ont montré que toutes les eaux testées respectaient la future limite européenne de 100 ng/L qui entrera en vigueur en 2026.
Afin d'encadrer les niveaux de pollution aux PFAS et au TFA, le Luxembourg applique la directive européenne 2020/2184 sur la qualité des eaux destinées à la consommation humaine. Cette directive impose une valeur paramétrique de 100 ng/L pour 20 PFAS spécifiques à partir du 12 janvier 2026.
Concernant le TFA, aucune valeur limite européenne ou nationale n’a encore été officiellement fixée. Toutefois, la Direction de la santé a établi une valeur guide provisoire de 12 000 ng/L pour garantir la sécurité de la population. De plus, des évaluations de toxicité menées par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) sont en cours, avec des conclusions attendues en 2025.
Le gouvernement luxembourgeois s'engage activement à renforcer la surveillance et à mettre en place des mesures de prévention adaptées. Parmi ces actions :
Grâce à plus de 6 000 analyses annuelles, l’eau du robinet au Luxembourg reste l’un des produits les plus contrôlés en Europe. Le respect des normes en vigueur, associé aux progrès scientifiques et technologiques, permet d’assurer une eau potable de haute qualité tout en protégeant la santé des consommateurs.
Source : Ministère de l'Environnement, du Climat et de la Biodiversité
https://environnement.public.lu/fr/actualites/2024/07/waasser.html
https://environnement.public.lu/fr/support/faqs/waasser.html