En présentiel – durée : 8 heures
Le 23/05/2025 à partir de 07:30
Centre de formation Krakelshaff, Bettembourg
Gratuit pour les entreprises cotisantes au FONGECO
En savoir +
L'hygiène du personnel constitue un élément central dans la chaîne de sécurité alimentaire. Qu'il s'agisse de production, de transformation ou de distribution des aliments, chaque intervenant représente potentiellement un vecteur de contamination ou, au contraire, un garant de la qualité sanitaire des produits. Cet article explore les multiples dimensions de l'hygiène du personnel et présente les pratiques essentielles à mettre en œuvre pour assurer la sécurité des consommateurs.
Une hygiène corporelle irréprochable ne s'improvise pas. Elle repose sur trois piliers fondamentaux : la motivation du personnel, une information claire et accessible, et une formation adéquate et régulière. Le personnel doit comprendre les enjeux liés à l'hygiène, maîtriser les bonnes pratiques et être conscient des risques associés aux manquements dans ce domaine.
La direction de l'entreprise joue un rôle déterminant en instaurant une culture de l'hygiène, en fournissant les ressources nécessaires et en valorisant les comportements exemplaires. Les formations doivent être régulièrement renouvelées et adaptées aux spécificités de chaque poste de travail.
Les mains représentent l'outil de travail le plus utilisé dans le secteur alimentaire et constituent, de ce fait, un vecteur majeur de contamination potentielle. Une attention particulière doit être portée à leur hygiène.
Le lavage des mains doit être effectué systématiquement après chaque action potentiellement contaminante et avant toute manipulation de denrées alimentaires. Il convient notamment de se laver et, si nécessaire, de se désinfecter les mains dans les situations suivantes :
Le principe directeur est simple : le lavage des mains s'effectue après chaque geste "sale" et avant chaque geste "propre". Cette discipline constitue la première barrière contre la propagation des micro-organismes pathogènes.
Le savon utilisé doit être spécifiquement adapté au secteur alimentaire, sans parfum et distribué via un système conforme aux normes d'hygiène. Deux options principales s'offrent aux professionnels :
Dans tous les cas, le temps d'action recommandé par le fabricant doit être scrupuleusement respecté pour garantir l'efficacité du produit. Pour le personnel de vente, le gel hydroalcoolique représente souvent la solution la plus adaptée pour une désinfection rapide des mains entre deux manipulations de produits alimentaires.
Il est fortement recommandé d'utiliser des recharges sous forme de pochettes plutôt que de remplir manuellement les distributeurs avec du savon en vrac, ce qui limiterait les risques de contamination du savon lui-même.
Au-delà du lavage, d'autres précautions doivent être observées concernant les mains :
Il convient de souligner que le port de gants ne dispense pas d'une hygiène rigoureuse. "J'ai des gants" n'est aucunement synonyme de "je travaille proprement". Une formation adéquate sur l'utilisation correcte des gants est indispensable.
Les cheveux représentent une source potentielle de contamination physique des aliments. Pour minimiser ce risque, des mesures spécifiques doivent être mises en œuvre.
Durant les phases de fabrication et de transformation, le port d'une coiffe couvrant intégralement la chevelure est impératif. Cette coiffe peut être à usage unique ou lavée quotidiennement. Les cheveux longs doivent être attachés avant d'être recouverts par la coiffe. Les barbes longues doivent également être couvertes par un équipement adapté. Même les personnes chauves ou aux cheveux très courts doivent porter une coiffe en zone de production, car il s'agit autant de prévenir la chute de cheveux que d'autres contaminants comme les pellicules ou la sueur.
Les exigences peuvent être adaptées pour le personnel en contact avec le public, tout en maintenant un niveau d'hygiène satisfaisant. Au minimum, les cheveux longs doivent être attachés. Le port d'une coiffe, bien que non systématiquement obligatoire dans ce contexte, reste fortement recommandé.
L'état de santé des manipulateurs d'aliments constitue un facteur déterminant dans la prévention des contaminations, particulièrement microbiologiques.
Préalablement à toute embauche dans le secteur alimentaire, ainsi qu'après une période d'absence prolongée pour raison médicale, le personnel doit se soumettre à un bilan de santé spécifique. Ces examens médicaux doivent être renouvelés au minimum tous les deux ans.
Toute affection grave, particulièrement celles touchant l'appareil digestif (estomac, intestin) ou la peau, doit être immédiatement signalée à la hiérarchie. En cas de symptômes respiratoires comme la toux ou le rhume, le port d'un masque devient nécessaire pour protéger les denrées alimentaires. Il est formellement interdit de tousser ou d'éternuer à proximité des aliments. Les blessures cutanées, même mineures, doivent être traitées sans délai et protégées par un pansement étanche et un gant si nécessaire.
La transparence concernant son état de santé relève de la responsabilité individuelle de chaque employé, qui doit comprendre les conséquences potentielles de la dissimulation d'une pathologie transmissible.
Les tenues professionnelles jouent un rôle essentiel dans la prévention des contaminations croisées entre l'environnement externe et les zones de production alimentaire.
Toute personne pénétrant dans les zones de production doit porter une tenue de travail complète, propre et adaptée, comprenant des chaussures spécifiques, un pantalon, une veste ou un tablier, ainsi qu'une coiffe. Les tenues de ville et de travail doivent être conservées séparément, idéalement dans des vestiaires à double compartiment. Il est recommandé de retirer sa tenue de travail lors des pauses extérieures (notamment pour fumer) et pour se rendre aux toilettes. Les tenues doivent être changées et lavées régulièrement en fonction de leur niveau de souillure. Les vestes et tabliers, particulièrement exposés aux projections, nécessitent généralement un lavage quotidien. Un lavage à température élevée (90°C minimum) est préconisé pour garantir une désinfection efficace des textiles. Les tenues propres doivent être stockées dans un environnement protégé, propre et régulièrement nettoyé.
Il est important de ne jamais s'essuyer les mains sur sa tenue de travail, ce qui compromettrait immédiatement son rôle protecteur.
Au-delà des aspects matériels, l'hygiène du personnel repose largement sur l'adoption de comportements adaptés au contexte alimentaire.
Certains gestes, parfois inconscients ou automatiques, doivent être absolument évités dans l'environnement alimentaire :
Des zones spécifiques, clairement séparées des espaces de production mais suffisamment proches pour rester accessibles, peuvent être aménagées pour permettre aux employés de s'hydrater, particulièrement dans les environnements caractérisés par des températures élevées.
Le personnel en contact avec la clientèle représente la "vitrine" de l'hygiène de l'entreprise. Son comportement doit donc être exemplaire et visible par les consommateurs :
Pour être véritablement efficace, l'hygiène du personnel doit s'inscrire dans une démarche globale et permanente. La formation ne peut se limiter à une intervention ponctuelle lors de l'embauche, mais doit être régulièrement renouvelée et approfondie.
Une culture de l'hygiène doit imprégner l'ensemble de l'organisation, depuis la direction jusqu'aux employés temporaires. Chacun doit comprendre que la sécurité alimentaire est une responsabilité partagée et que le moindre manquement peut avoir des conséquences graves.
Des audits internes réguliers, des rappels visuels stratégiquement placés et des discussions d'équipe sur les bonnes pratiques contribuent à maintenir un niveau élevé de vigilance et de conformité. L'exemplarité des responsables joue également un rôle crucial dans l'adoption des comportements appropriés par l'ensemble du personnel.
besoin d’une piqûre de rappel ?
L'hygiène du personnel dans le secteur alimentaire ne doit pas être perçue comme une simple obligation réglementaire ou une contrainte opérationnelle. Elle constitue un véritable investissement dans la qualité des produits, la satisfaction des clients et la pérennité de l'entreprise.
Les intoxications alimentaires et les scandales sanitaires ont des conséquences désastreuses, tant en termes d'image que de résultats économiques. À l'inverse, une réputation d'excellence en matière d'hygiène représente un avantage concurrentiel significatif dans un marché où les consommateurs sont de plus en plus sensibles aux questions de sécurité alimentaire.
Former son personnel aux bonnes pratiques d'hygiène, lui fournir les équipements et produits nécessaires, et instaurer une culture de vigilance collective ne sont pas des coûts superflus mais des facteurs clés de succès à long terme. La santé des consommateurs et la réputation de l'entreprise en dépendent directement.
Les mains sont en contact avec de nombreuses surfaces potentiellement contaminées et manipulent directement les aliments. Elles constituent donc le principal vecteur de transmission des micro-organismes pathogènes. Un lavage fréquent et rigoureux des mains permet de réduire considérablement les risques de contamination croisée et de protéger la santé des consommateurs. Cette pratique doit devenir un réflexe pour tout professionnel de l'alimentation.
Le port de gants ne remplace pas le lavage des mains mais le complète. Les gants doivent être changés fréquemment, notamment entre différentes tâches, après manipulation d'objets sales, et dès qu'ils présentent des signes d'usure. Les mains doivent être lavées avant d'enfiler les gants et après les avoir retirés. Une formation spécifique est nécessaire pour éviter que les gants deviennent eux-mêmes source de contamination par un usage inapproprié.
Tout employé présentant des symptômes potentiellement transmissibles par l'alimentation (troubles gastro-intestinaux, infections cutanées, forte toux) doit le signaler immédiatement à sa hiérarchie. Selon la gravité et la nature des symptômes, il pourra être temporairement affecté à des tâches sans contact avec les aliments, porter des équipements de protection supplémentaires, ou être invité à consulter un médecin avant de reprendre son poste. La transparence et la responsabilité individuelle sont essentielles.
Les vestiaires idéaux comportent une séparation claire entre la "zone sale" (tenues de ville) et la "zone propre" (tenues de travail), avec un passage obligatoire par les installations sanitaires entre les deux. Ils doivent être équipés d'armoires individuelles fermées, de bancs propres, et de poubelles à commande non manuelle. Le nettoyage quotidien des vestiaires fait partie intégrante de la démarche d'hygiène globale de l'établissement.
La fréquence de changement des tenues dépend du niveau de souillure et du type d'activité. Dans les secteurs à haut risque comme la boucherie ou la poissonnerie, un changement quotidien est nécessaire. Pour les vestes et tabliers directement exposés aux projections, un renouvellement quotidien est également recommandé. Dans tous les cas, toute tenue visiblement souillée doit être immédiatement changée, quelle que soit sa durée d'utilisation antérieure.
Source :
En présentiel – durée : 8 heures
Le 23/05/2025 à partir de 07:30
Centre de formation Krakelshaff, Bettembourg
Gratuit pour les entreprises cotisantes au FONGECO
En savoir +